La Porsche Panamera est une limousine cinq portes du constructeur automobile allemand Porsche. D'un genre inédit pour la marque, la Panamera est censée directement concurrencer les Maserati Quattroporte, Mercedes-Benz Classe CLS, Classe S et Aston Martin Rapide. La Panamera, dont le nom a été choisi en hommage à la course mexicainedénommée Carrera Panamericana, a pour objectif de concilier la sportivité d'une GT et le confort d'une berline, tout en maîtrisant la consommation et les rejets de CO2. Le magazineAuto Bild lui décerne d'ailleurs le « volant d'or »4 dans la catégorie « voiture performante de luxe5 ».
La version définitive, bien qu'auparavant dévoilée sur le site Porsche, est présentée au salon de Shanghai en 2009. Réalisé sans collaboration extérieure malgré un coût de conception estimé à un milliard d'euros, ce nouveau véhicule est une propulsion à moteur avant. L'usine de Leipzig, que ce nouveau modèle sert à amortir, l'assemble et la livre aux concessions allemandes depuis le 6. Porsche espère en vendre 20 000 par an. Le prix de base de la version 4S est affiché en 2012 à 105 880 €.
Porsche Panamera | |
![]() Porsche Panamera 4S au Festival de vitesse de Goodwood 2009 | |
Marque | ![]() |
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Années de production | 2009 - |
Production | Fin 2009 : 10 0001 exemplaires |
Classe | Berline sportive |
Usine(s) d’assemblage | Leipzig, Allemagne |
Moteur et transmission | |
Énergie | Essence ou Diesel ou Hybrid |
Moteur(s) | Essence V6 3,6 L 300 ch V8 4,8 L 400 ch V8 4,8 L 500/540/550 chsuralimenté Diesel V6 3,0 L 250/313 ch |
Position du moteur | Longitudinale avant |
Cylindrée | 2 967 ou 3 600 ou 4 806 cm3 |
Puissance maximale | de 2502 à 5503 ch (soit 183 à 368 kW) |
Couple maximal | de 400 à 770 Nm |
Transmission | Propulsion ou intégrale |
Boîte de vitesses | Boîte mécanique 6 rapports ou Robotisée à double embrayage PDK 7 rapports ou Boite Tiptronic S 8 rapports |
Poids et performances | |
Poids à vide | de 1 730 à 1 970 kg |
Vitesse maximale | de 257 à 303 km/h |
Accélération | 0 à 100 km/h en 3,8 à 6,3 s |
Consommation mixte | de 9,3 à 12,9 L/100 km |
Émission deCO2 | de 218 à 293 g/km |
Châssis - Carrosserie | |
Carrosserie(s) | Berline 5 portes |
Châssis | Monocoque acier |
Coefficient de traînée | de 0,29 à 0,30 |
Suspensions | Double bras transversaux/Essieu multibras |
Direction | Hydraulique à crémaillère |
Freins | Disques ventilés perforés ou Disques ventilés rainurés |
Dimensions | |
Longueur | 4 970 mm |
Largeur | 1 931 mm |
Hauteur | 1 418 mm |
Empattement | 2 920 mm |
Voies AV/AR | 1 658 mm / 1 662 mm |
Volume du coffre | de 445 à 1 263 dm3 |
Contexte
Origine du nom
Il n'est pas rare pour un constructeur d'automobiles de prestige tel que Porsche de choisir le patronyme de ses futurs modèles en l'honneur de victoires remportées lors de son engagement en compétition automobile. La Porsche Panamera porte ainsi un nom évocateur pour le constructeur allemand, la Carrera Panamericana étant probablement « la course la plus chère au cœur de la marque, l'une des plus mythiques, voire pour certains, la plus mythique de toutes7 ».
La Carrera Panamericana est une course organisée dans les années 1950 au Mexique, dont le parcours de plus de 3 000 km traversait le pays de part en part. Pouvant durer de quatre à six jours, la Carrera Panamericana était extrêmement éprouvante pour les participants — chaleur, route dégradée et changements d'altitude mettaient à rude épreuve aussi bien l'endurance des machines que celle des hommes — si bien que « quiconque en ressortait vivant et vainqueur méritait un respect atemporel7 ».
En 1954, Porsche y engage plusieurs 550 RS Spyder, fortes d'un nouveau moteur de 117 ch et doté de quatre arbres à cames. Le faible poids de ces modèles leur procure un net avantage, si bien que deux d'entre elles, pilotées par Hans Herrmann et Jaroslav Juhan, terminent respectivement troisième et quatrième au classement général, assurant la victoire de Porsche dans la catégorie des moins de1 500 cm3. Ce doublé est une performance remarquable dans cette catégorie. C'est donc en l'honneur de cette victoire que Porsche décide de dénommer son nouveau modèle « Panamera8 ».
Diversification
Bien que les puristes de la marque aient mal perçu l'arrivée en 2002 d'un véhicule tout-terrain à vocation sportive, le Cayenne, dans la gamme du constructeur allemand, la stratégie de diversification entamée par Wendelin Wiedeking – le président-directeur général de Porsche – se révèle être très efficace d'un point de vue économique. En s'implantant sur des marchés où il est alors absent comme laChine, la Russie ou l'Amérique du Sud, Porsche parvient à doubler ses ventes et atteindre les 100 000 unités produites en 20079.
L'objectif incarné par la Panamera est de positionner Porsche sur le segment des berlines sportives haut-de-gamme. Klaus Berning, vice-président exécutif ventes et marketing, explique d'ailleurs qu'avec la Panamera, « Porsche entre dans un segment de marché complètement nouveau pour ses clients et que la marque ajoute ainsi à nouveau un modèle inédit à sa gamme10,11 ». D'ailleurs, Porscheestime que 90 % des futurs possesseurs de Panamera n'auront jamais acheté un de ses véhicules auparavant12.
Présentation officielle en Asie
Bien que la version définitive fut déjà prête, Porsche décide de ne pas présenter la Panamera au Salon international de l'automobile de Genève de mars 2009 pour en réserver l'exclusivité au marché asiatique, et tout particulièrement au marché chinois. Pourtant, deux versions étaient présentes sur le parking visiteurs du salon de Genève et n'ont pas manqué d'être photographiées sous tous les angles par les journalistes, très surpris de la voir là. Peut-être s'agissait-il d'une manière de la présenter de façon officieuse13. C'est finalement le que Wendelin Wiedeking présente officiellement la Panamera sur les stands du salon de Shanghai14.
Cette volonté de présenter un nouveau modèle en première mondiale dans un pays dit émergent14 n'est pas sans arrière-pensée stratégique. Alors que la crise bouleverse les marchés américain et européen, dont les segments haut-de-gamme sont saturés, la Chine représente de grandes opportunités commerciales. Selon un récent rapport d'Hurun Reportsur les richesses, « 825 000 Chinois affichent un revenu supérieur à 1,5 million de dollars annuels, et constituent une niche potentielle évidente pour Porsche12 ». Les ventes dePorsche sur le marché chinois étaient jusqu'alors marquées par une croissance de près de 140 %14, si bien que le constructeur allemand espère vendre 2 000 unités de sa berline sur le premier semestre 2010 en Chine12. Wendelin Wiedeking explique d'ailleurs que « [la marque compte] sur les marchés asiatiques et [a] pleine confiance dans le potentiel économique futur »14.
Design
Le design de la nouvelle Panamera est né d'un mélange des genres. Désignée comme la « première Porsche Grand Tourisme à quatre portes », son dessin est peu conventionnel, reprenant à l'avant le style de la Porsche 911, l'arrière typique d'un coupé et le volume d'une berline15. Qualifiée d'« extraterrestre », la Panamera offre des dimensions généreuses, avec 4 970 mm de longueur pour 1 931 mm de largeur. L'objectif fixé par le constructeur allemand est de dessiner une automobile moins ostentatoire, mais plus sportive, avec des courbes agiles8.
Selon Porsche, leur principale difficulté dans la conception du design de la Panamera réside dans leur manque d'expérience en termes de berlines8. Pourtant, en 1988, le constructeur allemand avait présenté un concept-car, la 989, reprenant la face avant de la 993 ainsi que quelques détails de la 996. L'idée est alors d'étendre le succès de la 928, modèle d’ouverture, à un nouveau segment : celui des berlines. La ressemblance esthétique de ce modèle – qui ne verra jamais le jour en raison d'une chute des ventes de la 928 – avec la Panamera est notable16.
La Panamera se démarque par sa silhouette massive en deux volumes, aux traits épais et aux ailes arrière rebondies ; munie d'un hayon très incliné, elle est loin du design de la concurrence, plus typé « coupé17,18 ». Pour le magazine Auto News, la Panamera a une présence imposante, bien que le style 911 convienne peu à « son empattement immense, son dos rond et sa poupe haut perchée18 ». La Panamera reprend ainsi les traits typiques des Porsche : le capot en U plongeant entre les ailes, la ligne de toit effilée et les blocs optiques ronds sont autant de caractéristiques propres à la marque19,20. Cependant, leur intégration globale ainsi que l'arrière massif de la voiture ont fait l'objet de critiques, venant aussi bien du public que des journalistes9
Châssis et suspensions
Structure
Contrairement au Cayenne, développé en coopération avec Volkswagen, la Panamera est entièrement développée par Porsche9. Elle dispose d'une structure toute particulière, résultat d'un travail innovant alliant acier, aluminium, matériaux plastiques et magnésium dans le but de réduire le poids de l'automobile. Ces efforts se sont davantage portés sur les pièces de carrosserie que sur la structure porteuse, qui reste en acier. Les portières comportent une structure porteuse en aluminium, obtenue par moulage sous pression traité au laser, et leur encadrement est réalisé en acier à très haute résistance microallié. Le revêtement extérieur utilise également l'aluminium tandis que les cadres des vitres sont en magnésium allégé. La Panamera a en outre été conçue pour accueillir un groupe motopropulseur hybride et partager des éléments avec la deuxième génération de Cayenne9.
Le poids de la Panamera S s'en tient ainsi à 1 770 kg21, ce qui est au niveau des meilleures de la catégorie, Audi A8 ou Jaguar XJ (X351). De surcroît, les ingénieurs ont apporté un soin particulier à la répartition des masses ; celle-ci s'établit à 54,3 % sur l'avant et 45,7 sur l'arrière pour les versions S et 4S, contre 54,6 à l'avant et 45,4 à l'arrière pour la Turbo9,22.
Afin de maximiser l'aérodynamisme, notamment à hautes vitesses, et ainsi diminuer la consommation d'essence, le soubassement de la Panamera, comprenant également la zone du tunnel de transmission et du silencieux secondaire, est entièrement caréné. Première mondiale dans le segment, il a fait l'objet d'études pour en déterminer le meilleur profilage et ainsi réduire la résistance de l’air et les forces de levage sur les essieux20. Le coefficient de traînée (Cx) de la Panamera atteint ainsi 0,299 et le SCx 0,68 m223. Le Cx perd en revanche un point sur la Turbo, car elle doit laisser entrer plus d'air pour refroidir correctement son moteur23.
L'aileron arrière, intégré dans la malle, reçoit une cinématique d'ouverture inédite, s'adaptant aux situations de conduite grâce à quatre inclinaisons différentes24. L'aileron s'extrait soit manuellement grâce à un bouton sur la console de bord, soit automatiquement dès 90 km/h. Il se braque alors de 3° vers le bas. À partir de 160 km/h, il s'inverse selon un angle de 5°, qui est porté à 14° à 205 km/h23. Sur la Turbo, la surface du spoiler varie également en fonction des situations grâce à une géométrie en trois parties capable de se déplier, optimisant ainsi les performances aérodynamiques.
Comportement
L'amortissement de la Porsche Panamera est assuré par un essieu à double triangulation avec cadre auxiliaire à l'avant, et un essieu multibras à l'arrière. Tous ces éléments sont en aluminium afin de réduire les masses non suspendues, et ainsi améliorer l'agilité de l'automobile25. La Panamera est d'ailleurs, selon l'Autojournal, « très incisive, peu sujette au roulis et incroyablement dynamique26 ».
Désireuse de concilier la sportivité d'une Porsche au confort d'une berline, la Panamera adopte une technologie innovante de suspensions pneumatiques adaptatives, dénommée PASM27. Il s'agit d'une suspension à amortissement variable, grâce à l’adjonction d’air selon le comportement désiré par le conducteur, le tout étant géré électroniquement selon une loi de commande prédéfinie21,28. Confortable berline pour voyager, notamment grâce à une direction à la fois douce et précise18, la Panamera peut adopter un comportement radicalement sportif par une pression sur la touche PASM, modifiant non seulement la loi de pilotage de la suspension, mais diminuant également la garde au sol et abaissant ainsi le centre de gravité. Grâce à une visibilité et une position de conduite excellentes, la Panamera appréhende avec aisance et agilité les courbes les plus sinueuses, malgré un poids de près de deux tonnes18.
En option, Porsche propose un dispositif de contrôle du châssis, combiné à un verrouillage de différentiel inter-roues régulé dénommée PDCC. Ce dispositif diminue non seulement le roulis en virage en modifiant en continu l'inclinaison latérale du véhicule, mais améliore également le comportement en ligne droite en compensant les irrégularités de la route24,28.
Habitabilité et confort
La Panamera étant avant tout une berline, sa conception a privilégié l'habitabilité à bord, très satisfaisante tant à l'avant qu'à l'arrière20. En outre, l'ambiance à bord est particulièrement réussie, le magazine Sport Auto la qualifiant de magnifique et aussi proche d'un « cockpit d'avion » que d'un « cocon17 ».
Malgré une ligne de toit effilée, les grands gabarits s'installent aisément aux quatre places grâce à une garde au toit et un espace aux jambes confortables20. La largeur aux épaules aux places arrière est néanmoins nettement plus faible qu'à bord d'une Mercedes-Benz Classe S, avec 133 cm pour la Panamera contre 148 cm pour la Classe S29. En outre, seuls deux occupants peuvent prendre place à l'arrière, contrairement aux modèles concurrents. Si la sonorité du V8 est bien présente — la Panamera est une sportive avant tout — le confort acoustique des occupants a fait l'objet de nombreux soins. En réalisant des essais sur une maquette en argile, les ingénieurs ont pu déterminer l'origine des phénomènes acoustiques et réduire les sons parasites28. Les essais réalisés par l'Autojournal affichent entre 40,6 et 56,1 dB en dessous de 50 km/h, et de 62,2 à 66,3 dB entre 90 et 130 km/h26.
L'intérieur est entièrement revêtu de cuir naturel lisse, d'Alcantara et de bois précieux ; l'ensemble est disponible en treize combinaisons de matériaux et de coloris30. La Panamera met également en avant des objectifs de modularité et confort. Les sièges sont dotés d'appuis-tête spéciaux, et sont de surcroît disponibles en option avec de multiples fonctions de réglage électrique et de climatisation28.
La console centrale s'étend sur toute la longueur de l'habitacle, depuis l'écran central tactile de sept pouces jusqu'aux places arrière. On note le grand nombre de boutons présents sur le tableau de bord et la console, bien que disposés de façon fonctionnelle par thème : climatisation, châssis, etc31. Une approche à l'opposé des standards actuels, désireux de simplifier l'impression visuelle et tactile. La position d'assise basse, le démarreur à gauche, un volant sport placé à la verticale et un compte-tours central en évidence sont autant de traits caractéristiques de la marque30.
Concernant la capacité de chargement, la Panamera propose un coffre d'un volume honorable de 445 litres, dont la contenance peut néanmoins atteindre les 1 263 litres une fois les sièges arrière rabattus. L'accès au coffre, par un hayon unique dans la catégorie, est aisé et peut être facilité par une ouverture électrique en option19. En revanche, le seuil de chargement est placé assez haut du sol, à 80 cm26. La Panamera offre de série un nouveau système GPS à écran tactile, tandis qu'un système audio à 16 haut-parleurs d'une puissance de 1 000 watts, développé par la marque allemande Burmester, et la climatisation automatique à quatre zones sont disponibles en option sur certaines versions30,32.
Boîte de vitesses et transmissions
Outre la boîte de vitesses mécanique à 6 rapports, la Panamera peut être munie d'une boîte robotisée PDK à double embrayage. Utilisant des embrayages humides ZF-Sachs, cette boîte à sept vitesses se révèle à la fois douce et rapide lors des changements de rapport. Elle se montre en revanche hésitante à basse vitesse, faisant tourner le moteur dans le vide avant d'enclencher un rapport de boîte, produisant ainsi des à-coups9,26.
La position de la boîte, accolée au moteur plutôt qu'à hauteur d'essieu, défavorise la répartition des masses mais facilite l'implantation des organes de transmission ; la Panamera n'a pas ainsi recours à deux arbres longitudinaux parallèles pour assurer la transmission intégrale9. Le différentiel est implanté sur le flanc droit du bloc-moteur, entre les 3e et 4e bancs de cylindres23. La transmission intégrale est entraînée par un embrayage multidisque, actionné par un moteur électromagnétique. Sa gestion est assurée électroniquement par le Porsche Traction Management qui répartit le couple entre les essieux avant et arrière dans des proportions allant de 5/95 à 50/50, en fonction de la vitesse, de l'accélération transversale, de l'angle au volant et de l'accélération9.
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